Glossary entry (derived from question below)
French term or phrase:
Fait clinique
English translation:
clinical fact
Added to glossary by
Drmanu49
Jul 25, 2017 19:56
6 yrs ago
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French term
Fait clinique
French to English
Medical
Medical (general)
Publication
Pages 193 - 194
Article suivant
1
« Qu’est-ce qu’un fait clinique ? », à cette question, le numéro de la revue Psychologie Clinique tente de répondre par une articulation d’articles qui suivent une progression en entonnoir.
2
Comme la clinique, cela se mérite, cela se cueille, on prend ses précautions et on lui manifeste ses égards, le vif du sujet ne s’approche qu’à se guetter de loin, le temps que le clinicien se prépare.
3
C’est par la réflexion de cliniciens et chercheurs, qui se demandent ce que ce concept peut soutenir de réalité et d’efficience pour les « psys » dans l’exercice de leur travail, que s’ouvre la question éponyme. Ce souci éthique est l’apanage de tout « psy », qu’il soit allemand, japonais ou français, et l’aspect international du numéro permet de le souligner. Les chantres de l’érudition feront de nécessité d’une sémiologie discours, les plus pragmatiques feront part de leur vigilance autour du fait que ce que l’on appelle un fait clinique comporte l’arbitraire et donc la responsabilité du clinicien. C’est l’avertissement que donnent les directeurs, en introduction : clinique et théorie se saisissent, se soutiennent l’une l’autre. Le fait clinique est, ou n’est, que le résultat d’un choix. Discrimination opérée dans l’exhaustivité de ce qui est observable des manifestations de la maladie mentale, par l’insistance de traits qui sont devenus l’objet d’une théorisation; théorisation qui sert à son tour à identifier ce qui fait trait paradigmatique d’une maladie, ce qui est le fait clinique. Il a aussi une existence parce qu’on peut l’ordonner, le mettre en relations dans des chaînes causales, ce que permet la théorie. L’histoire, quant à elle, n’est jamais un détour mais un raccourci vers l’essentiel, les enjeux à l’œuvre lors de la naissance, de l’invention des disciplines cliniques, berceau éternel des questions qui indiquent la route.
4
L’organisation formelle de la revue resserre la problématique : après l’interrogation sur ce que peut recouvrir le concept de fait clinique, les articles traitent de la manière dont il se saisit. Encore une fois, le fait clinique serait suspendu : cette fois-ci c’est au dispositif clinique, comme cadre de recueil et de traitement, mais surtout parce qu’il suppose que le sujet arrive dans la plainte. C’est-à-dire que le dispositif clinique proposant une aide thérapeutique implique que, d’une part, la personne souffrante amène un matériel qui fait signe pour elle et, en en témoignant, s’efforce de le faire reconnaître. D’où l’enjeu, traité par S. Thibierge, des entretiens préliminaires. Alors, après ces considérations, que peut-on dire du rapport de l’entretien lors d’une présentation de malade du docteur Czermak avec M. G. ? Clinique brute ou fait clinique ? On apprécie beaucoup que le cœur du numéro soit ce autour de quoi on parle car, quand M. G.dit : « On n’explique pas le goût du lait, il faut en boire », on pourrait l’imiter : « On ne peut pas expliquer le goût de la clinique, il faut en entendre !». La clinique est à lire, le fait clinique est àconstruire : l’analyse d’un cas n’est pas un poème à partir des intuitions, des sentiments du clinicien, mais un exercice de rigueur et d’acuité où celui-ci doit articuler ce qu’il entend avec ce qu’il sait. Cyril Veken démontre de façon précise qu’une structure peut se signer dès les premiers propos d’un patient. On ne peut pas décider d’une pathologie parce qu’on croit reconnaître son visage, il faut attendre que celle-ci donne son nom.
5
Le fait clinique n’est pas plus indépendant du contexte social que les cliniciens ne le sont des hommes politiques.
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1
« Qu’est-ce qu’un fait clinique ? », à cette question, le numéro de la revue Psychologie Clinique tente de répondre par une articulation d’articles qui suivent une progression en entonnoir.
2
Comme la clinique, cela se mérite, cela se cueille, on prend ses précautions et on lui manifeste ses égards, le vif du sujet ne s’approche qu’à se guetter de loin, le temps que le clinicien se prépare.
3
C’est par la réflexion de cliniciens et chercheurs, qui se demandent ce que ce concept peut soutenir de réalité et d’efficience pour les « psys » dans l’exercice de leur travail, que s’ouvre la question éponyme. Ce souci éthique est l’apanage de tout « psy », qu’il soit allemand, japonais ou français, et l’aspect international du numéro permet de le souligner. Les chantres de l’érudition feront de nécessité d’une sémiologie discours, les plus pragmatiques feront part de leur vigilance autour du fait que ce que l’on appelle un fait clinique comporte l’arbitraire et donc la responsabilité du clinicien. C’est l’avertissement que donnent les directeurs, en introduction : clinique et théorie se saisissent, se soutiennent l’une l’autre. Le fait clinique est, ou n’est, que le résultat d’un choix. Discrimination opérée dans l’exhaustivité de ce qui est observable des manifestations de la maladie mentale, par l’insistance de traits qui sont devenus l’objet d’une théorisation; théorisation qui sert à son tour à identifier ce qui fait trait paradigmatique d’une maladie, ce qui est le fait clinique. Il a aussi une existence parce qu’on peut l’ordonner, le mettre en relations dans des chaînes causales, ce que permet la théorie. L’histoire, quant à elle, n’est jamais un détour mais un raccourci vers l’essentiel, les enjeux à l’œuvre lors de la naissance, de l’invention des disciplines cliniques, berceau éternel des questions qui indiquent la route.
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L’organisation formelle de la revue resserre la problématique : après l’interrogation sur ce que peut recouvrir le concept de fait clinique, les articles traitent de la manière dont il se saisit. Encore une fois, le fait clinique serait suspendu : cette fois-ci c’est au dispositif clinique, comme cadre de recueil et de traitement, mais surtout parce qu’il suppose que le sujet arrive dans la plainte. C’est-à-dire que le dispositif clinique proposant une aide thérapeutique implique que, d’une part, la personne souffrante amène un matériel qui fait signe pour elle et, en en témoignant, s’efforce de le faire reconnaître. D’où l’enjeu, traité par S. Thibierge, des entretiens préliminaires. Alors, après ces considérations, que peut-on dire du rapport de l’entretien lors d’une présentation de malade du docteur Czermak avec M. G. ? Clinique brute ou fait clinique ? On apprécie beaucoup que le cœur du numéro soit ce autour de quoi on parle car, quand M. G.dit : « On n’explique pas le goût du lait, il faut en boire », on pourrait l’imiter : « On ne peut pas expliquer le goût de la clinique, il faut en entendre !». La clinique est à lire, le fait clinique est àconstruire : l’analyse d’un cas n’est pas un poème à partir des intuitions, des sentiments du clinicien, mais un exercice de rigueur et d’acuité où celui-ci doit articuler ce qu’il entend avec ce qu’il sait. Cyril Veken démontre de façon précise qu’une structure peut se signer dès les premiers propos d’un patient. On ne peut pas décider d’une pathologie parce qu’on croit reconnaître son visage, il faut attendre que celle-ci donne son nom.
5
Le fait clinique n’est pas plus indépendant du contexte social que les cliniciens ne le sont des hommes politiques.
Proposed translations
(English)
4 +1 | clinical fact | Drmanu49 |
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Aug 2, 2017 21:29: Drmanu49 changed "Edited KOG entry" from "<a href="/profile/3267">sktrans's</a> old entry - "Fait clinique"" to ""clinical fact""
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+1
21 mins
Selected
clinical fact
What is a clinical fact? - NCBI
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7713671 - Traduire cette page
de E O'Shaughnessy - 1994 - Cité 70 fois - Autres articles
As a preliminary to the question, 'What is a clinical fact?', the author asks the ... in the form of immediate psychological realities between patient and analyst.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7713671 - Traduire cette page
de E O'Shaughnessy - 1994 - Cité 70 fois - Autres articles
As a preliminary to the question, 'What is a clinical fact?', the author asks the ... in the form of immediate psychological realities between patient and analyst.
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